Jade : Un pied-à-terre dans le New Jersey

Jade — Une année au pair aux USA dans l’état du New-Jersey — En famille

De ces douze mois passés dans le New-Jersey (dans le cadre du programme L’AMÉRIQUE AU PAIR), Jade pense être revenue plus épanouie et plus costaud. Elle dit avoir rempli là-bas tous ses objectifs et notamment le premier d’entre eux : rencontrer une famille ! Aujourd’hui Jade dit avoir deux mondes, deux vies… et un pied-à-terre aux États-Unis.

L’Amérique au pair / 3.14 — Quelles étaient, au départ, tes motivations ? Et pourquoi es-tu partie au pair plutôt qu’à l’université ?

Jade — Au moment où j’ai fait ce choix, j’avais 18 ans. Je n’avais jamais voyagé, ni seule ni vraiment avec ma famille. Et j’avais envie de voir du pays. J’avoue aussi que l’idée de créer un lien avec une famille inconnue à l’autre bout du monde ne me déplaisait pas. Le fait qu’en partant de zéro, on puisse parvenir à vivre ensemble et à avoir une relation forte, me parlait vraiment. C’était comme un idéal —j’ajoute que j’adore les enfants— je faisais beaucoup de baby-sitting, avec des petits de tous les âges, et l’idée d’en faire mon activité principale pendant un an me convenait parfaitement. L’un dans l’autre, le programme au pair s’est présenté comme le projet idéal.

L’Amérique au pair — La question financière intervenait-elle également ?

Jade — Oui évidemment. Je finis par cet argument, mais c’est le plus important. Partir une année aux USA et apprendre l’anglais en ne dépensant que 750 euros… c’est juste impossible autrement !

L’Amérique au pair — …car tu voulais également apprendre l’anglais ?

Jade — Ah oui, c’est vrai ! L’anglais ! Aujourd’hui ça me paraît être un acquis, alors je n’y pense plus. Mais en fait c’était la motivation première. Par contre cela a été plus compliqué que prévu.

L’Amérique au pairDans quel sens ?

Jade — Le début est dur… et c’est fatigant. Mais aujourd’hui que je comprends et que j’arrive à me faire comprendre sans trop réfléchir, je ne considère même plus ça comme un objectif ni même un acquis, mais comme une évidence.

Partir une année aux USA et apprendre l’anglais en ne dépensant que 750 euros… C’est juste impossible autrement qu’en partant au pair !

L’Amérique au pair — Comment as-tu connu le programme au pair et pourquoi as-tu choisi spécifiquement PIE / L’AMÉRIQUE AU PAIR ?

Jade — Au pair, j’ai vite compris que c’était la seule solution pour m’échapper. Et, pour les raisons que nous venons d’évoquer, ça me convenait parfaitement ! Il y avait plusieurs agences. J’avais repéré L’AMÉRIQUE AU PAIR, et au cours d’une discussion, ma prof de « Section européenne » m’a recommandé PIE. Elle avait une élève qui était partie avec cette association et qui était rentrée ravie. Je dois ajouter que le fait que vous soyez les moins chers a joué un rôle important. C’était un grand plus.

Jade et sa famille américaine — À la maison et au Yankee Stadium

L’Amérique au pairTu as comparé avec d’autres organismes ?

Jade — Oui, il y en avait qui un sortait partout : Cultural Care, je crois ! mais c’était plus cher. Vous aviez donc ma préférence depuis le départ, mais ma prof m’a confirmé dans mon choix. J’ajoute une chose importante : j’avais rencontré sur un salon (du type « Post Bac ») des filles qui étaient parties avec Euraupair, votre partenaire américain, et j’avais pu discuter avec elles. C’était très concret et très positif. Cela m’a clairement aidée à me décider.

L’Amérique au pair — Entre ta prise ta décision et ton départ, comment cela s’est-il passé ?

Jade — Honnêtement, le dossier d’inscription c’était la galère. Je me suis sentie dépassée. J’ai failli abandonner tellement y’avait de trucs à fournir. Et comme j’avais le souci de faire les choses bien, je crois que je me suis mis un peu la pression toute seule. Si tu regardes bien, c’est pas si terrible : il suffit de réunir des documents, de fournir des photos, etc. C’est pas sorcier, non, mais j’en avais fait un peu une montagne. C’est drôle d’ailleurs, parce que la petite vidéo que j’ai réalisée pour mon dossier ne me plaisait pas… or je sais qu’elle a été déterminante au niveau de ma famille d’accueil. Il se trouve que j’adore faire du vélo en ville. Alors sur le dernier plan de mon petit montage, je passais devant la caméra en leur disant un truc du genre : « Au revoir et à bientôt ! » Et ça leur a beaucoup plu. Ils m’en parlaient tout le temps. Je crois que ça faisait très français… et comme ils aimaient la France, ils se sont décidés pour moi.

L’Amérique au pair — Est-ce que tu as eu du mal à te mettre d’accord avec cette famille d’accueil avant le départ ? Est-ce que la phase de placement a été compliquée ?

Jade — Non, absolument pas. C’est la première famille qui m’a contactée ! On a eu pas mal d’échanges, on a fait pas mal d’entretiens. Mais on a vite compris que nos modes de vie pouvaient s’accorder. Moi j’ai tout suite apprécié leur discours et leur regard sur l’éducation des enfants. Ils étaient plutôt adeptes de l’autonomie, de l’indépendance, du « pas trop de surveillance ». Je crois qu’on s’est retrouvés surtout sur ce terrain-là.

C’était en parfaite adéquation avec mes attentes.
Non seulement ils m’ont aidée à créer du lien avec mon nouvel environnement, mais d’emblée et grâce à eux, j’ai eu l’impression d’avoir trouvé une seconde famille

L’Amérique au pair — Sur le papier, la première famille était donc la bonne, mais une fois sur place est-ce que le « match » a pris ?

Jade — Oui, leur façon de faire était en adéquation avec leurs principes. Tout s’est un peu vérifié. Nous étions bel et bien en phase.

L’Amérique au pair — Un mot sur ton lieu de placement.

Jade — J’étais dans le New Jersey, à Green Village, un petit patelin. On était un peu en campagne, mais à une heure en train de New-York, donc c’était cool de pouvoir aller en ville quand j’en sentais le besoin !

L’Amérique au pair — Avec le recul, quels sont les moments forts de ton année ?

Jade — Ce sont tous ces moments où je me suis sentie totalement intégrée à la famille. Dès l’arrivée, j’ai été accueillie pleinement et chaleureusement. Ils m’ont dit que je faisais partie intégrante de la famille et, surtout, ils me l’ont montré. Non seulement les parents, mais aussi les deux enfants (Aurora et Ayla), les grands-parents, les amis, tout le monde autour. Les paroles ont vraiment été suivies d’actes.

L’Amérique au pair — Et cela correspondait à ce pour quoi tu étais venue, n’est-ce pas ?

Jade — Oui, mais ça m’a surprise quand même, tellement c’était en parfaite adéquation avec mes attentes. Non seulement ils m’ont aidée à créer du lien avec mon nouvel environnement, mais d’emblée et grâce à eux, j’ai eu l’impression d’avoir trouvé une seconde famille. Je suis rapidement devenue une sorte de « grande soeur » pour les enfants, les parents d’accueil étaient comme des sortes de super oncle ou tante. J’ai vraiment plongé dans un nouveau bain.

L’Amérique au pair — Est-ce que cette impression perdure aujourd’hui ?

Jade — Oui, j’ai un peu le sentiment d’avoir deux mondes et deux vies. Et maintenant, c’est un peu bizarre, car tout est un peu mêlé : ma vie d’avant et ma vie de maintenant se mélangent. C’est la conséquence de cette parfaite intégration.

L’Amérique au pair — Est-ce que tu peux nous donner un signe concret de cette intégration ?

Jade — Au début, les relations avec Aurora (la fillette de 5 ans) étaient un peu compliquées : elle m’a prise un peu pour l’intruse qui venait lui « prendre » sa petite soeur (je mets des guillemets) et qui prenait trop de place auprès de ses parents. Elle semblait me dire : « C’est pas ta famille ! Quel rôle tu joues là ? etc. » Et puis un jour, elle est venue me voir et m’a dit : « Tu sais, t’es un peu ma grande soeur maintenant »… et là j’ai compris que c’était dans la poche. J’ai eu l’impression d’avoir accompli ce que j’étais venue chercher. J’étais super heureuse.

L’Amérique au pair — Qu’est ce qui a été le plus dur à vivre dans cette expérience au pair ?

Jade — Sans doute le décalage avec la France. Notamment au niveau des horaires. Quand on veut parler à sa famille et à ses amis, ce décalage nous fait comprendre qu’on est loin et que les autres ne sont pas forcément disponibles. Par moment cela peut être frustrant. De toute façon c’est la perte des repères qui est le plus difficile à vivre. C’est à la fois merveilleux —parce que tout est nouveau— mais l’envers du décor, c’est que l’on perd ses petites habitudes, les petits trucs qu’on aime bien dans la vie de tous les jours et que l’on n’a plus.

L’Amérique au pair — Autre chose ?

Jade — La fatigue. Surtout au début. S’occuper d’enfants c’est prenant. Et dans les premiers temps, le problème de la langue et de la compréhension venait ajouter de la fatigue à la fatigue… à 9 heures du soir, j’étais au lit ! Après tu te forges.

L’Amérique au pair — Que retiens-tu d’autre de cette année ?

Jade — Les sorties, les week-end à New York, les voyages que j’ai pu faire toute seule (en Georgie par exemple) et qui m’ont rendue super indépendante. Je me sens plus costaud qu’avant. J’ai toujours cette année dans ma tête et je sais qu’elle y restera gravée longtemps. Dans ma vie de tous les jours en France, je fais beaucoup de liens avec mon séjour. Mais le plus important, je vous l’ai dit, c’est cette seconde famille que j’ai de l’autre côté de l’Atlantique. Maintenant j’ai un pied-à-terre dans le New-Jersey.

Jade — L’intégration au pair

Jade, Green Village, New Jersey, 2023